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« Musulman », c’est une religion, ce n’est pas une politique. Il faut arrêter de l’employer pour catégoriser les gens.
dimanche 24 janvier 2016

Le mot « musulman » ne convient pas pour parler des assassins du 13 novembre, ni pour ceux de Janvier à Paris, ni pour désigner les militants de DAECH. Que ces gens-là agissent sous le prétexte de la religion ne doit pas masquer leur réalité : ce sont des assassins de masse, porteurs de politiques criminelles, point. Rien ne justifie de faire porter leurs actes à d’autres gens qu’eux-mêmes.

Le mot « musulman » ne convient pas pour désigner les commanditaires de ces meurtres : le projet des dirigeants de DAECH est ouvertement un projet politique : occuper un territoire, y créer un état, rallier des citoyens. En se présentant comme l’état de tous les musulmans du monde, et en les invitant à le rejoindre, DAECH imite l’état d’Israel, qui se présente comme l’état de tous les juifs du monde. La conséquence d’une telle politique, c’est la création, dans tous les pays, de catégories nouvelles d’habitants, sur la base religieuse : on parle maintenant des « Juifs de France », des « Musulmans de France » et non plus des français juifs ou des français musulmans. Dans cette façon de parler, on fait passer la religion avant la nationalité, on fait comme si la religion de la personne était la base de son appartenance au pays. C’est très grave. En parlant ainsi, on cautionne la logique identitaire chère aux politiques de guerre, on justifie le « nous » et « eux ». Il faut aussi casser la propagande, rappeler le réel : les dirigeants de l’auto-proclamé « état islamique », (qui sont aussi les plus grands assassins de musulmans au monde aujourd’hui), n’ont aucune solution à la ségrégation subie par les jeunes et les habitants des quartiers populaires. Au contraire, par leurs attentats, leurs crimes de masse commis au nom de l’ensemble des musulmans, ils cherchent à isoler définitivement la population musulmane du pays, à les couper du reste de la population : ils en font des ennemis intérieurs, dont il faut se méfier, avec qui il serait impossible de vivre. De ce point de vue-là, l’état français est d’accord avec DAECH pour faire des « musulmans » des étrangers au pays, des « double-nationaux. » La volonté du gouvernement de faire passer la déchéance de nationalité pour les présumés terroristes nés en France est significative : pour eux, des français de naissance s’ils sont musulmans, sont des français sous-condition.

Pour les musulmans eux-mêmes, face à cette méfiance généralisée, il y a la tentation du repli identitaire, de l’entre-soi communautaire, qui renforce le processus. C’est ce processus-là qu’il faut casser !

En vérité, « musulman », c’est la nouvelle façon qu’ont trouvée les politiques et les média pour désigner les habitants des quartiers populaires arabes et noirs et les présenter comme des gens dangereux, à surveiller et encadrer, des ennemis intérieurs, des « faux » français. Le mot « musulman » employé comme un mot politique permet au gouvernement de développer une politique terrible contre une grande partie des habitants du pays : en proposant que l’état d’urgence soit inscrit dans la constitution, il se construit petit à petit comme un état en guerre permanente contre son propre peuple. On en est même à envisager d’enfermer des gens à titre préventif ! Dans cette logique, la tâche principale de l’état, ce n’est plus d’assurer un minimum de bien-être à l’ensemble de la population, en traitant les problèmes du chômage, de la misère, des inégalités, etc... mais seulement d’éviter les actes terroristes. En cela, on peut dire que Daech est une bonne aubaine pour l’état français : il lui permet d’asseoir son pouvoir contre les gens, de justifer sa politique de guerre intérieure contre les jeunes et les habitants des quartiers populaires.

Le mot « musulmans » employé par les partis et le gouvernement est un mot pour une politique de guerre, surtout quand ils y ajoutent jeunes et « djihad ». Mot qui justifie la guerre à l’intérieur et à l’extérieur. Pour nous, c’est un mot qu’on ne connait pas dans le champ de la politique : la croyance religieuse, si nous en avons une, nous la vivons pour nous mêmes.

La question aujourdh’ui n’est pas de défendre une religion, mais de défendre les gens, de défendre une idée de la France comme pays de tous ceux qui l’habitent, sans distinction d’origine, de religion, de statut, un pays où tous les habitants sont comptés, respéctés et ont les mêmes droits.

Cela passe aussi par faire attention aux mots qu’on emploie, par refuser les mots de l’état, et inventer nos propres mots pour nous désigner et désigner les autres.

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